Cybersécurité : pourquoi les prestataires non certifiés représentent un danger pour les petites entreprises ?

Les petites entreprises, nouvelles cibles privilégiées des cyberattaques
Avec la montée en puissance des cybermenaces, les petites entreprises deviennent des cibles stratégiques pour les cybercriminels. Guillaume Collard, Président de BPR Security, alerte sur un facteur aggravant : le recours à des prestataires informatiques non certifiés, souvent insuffisamment préparés aux exigences de la cybersécurité.
Choisir un prestataire fiable : les questions incontournables
Le choix d’un prestataire en cybersécurité est crucial. Pour éviter les mauvaises surprises, voici les points essentiels à vérifier :
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Quelles certifications détenez-vous ?
Des labels comme ISO 27001 ou l’audit SOC 2 Type 2 sont la garantie d’une gestion rigoureuse et d’un contrôle régulier de la sécurité. -
Où sont localisés vos datacenters ?
La localisation des serveurs impacte la conformité aux réglementations, notamment au RGPD. Certaines données sensibles doivent être hébergées dans des zones compatibles avec ces normes. -
Disposez-vous d’un Plan Assurance Sécurité (PAS) ?
Ce document, annexé au contrat, formalise les mesures prises pour limiter les risques et définit clairement les responsabilités du prestataire. -
Avez-vous un Plan de Continuité (PCA) ou de Reprise d’Activité (PRA) ?
Ces dispositifs sont indispensables pour assurer la résilience en cas d’incident et limiter les interruptions d’activité. -
Quelle est votre procédure en cas d’incident ?
Un bon prestataire doit offrir un contact d’urgence dédié et un service de réponse rapide aux incidents.
Enfin, toutes ces obligations doivent être clairement formalisées dans un contrat, avec des clauses précises sur la responsabilité financière.
Renforcer la cybersécurité en interne : bonnes pratiques à adopter
Au-delà du prestataire, la sécurité commence aussi au sein de l’entreprise :
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Sensibiliser les équipes
La majorité des cyberattaques réussies proviennent d’erreurs humaines. Former les collaborateurs à reconnaître les tentatives de phishing, à créer des mots de passe complexes, et à éviter les pièges courants est une priorité. L’usage de gestionnaires de mots de passe dédiés est recommandé, tandis que ceux intégrés aux navigateurs sont à éviter. -
Effectuer des sauvegardes régulières et testées
Des backups efficaces et régulièrement vérifiés garantissent une reprise rapide après une attaque. -
Mettre en place l’authentification multi-facteurs (MFA)
L’usage de dispositifs sécurisés comme les clés Yubikey est préférable aux codes envoyés par SMS, moins sûrs. -
Sécuriser les emails
Malgré leur importance comme vecteur d’attaque, seuls 7,8 % des domaines français utilisent le protocole DMARC, essentiel pour lutter contre l’usurpation d’identité. L’implémentation de SPF, DKIM et DMARC est simple, gratuite, et rapide à déployer.
Des outils comme mxtoolbox.com permettent de vérifier la configuration email d’un domaine en quelques clics.
Les risques spécifiques pour les TPE et PME
Selon le ministère de l’Économie et des Finances, 43 % des cyberincidents en France touchent les petites structures. Ces attaques ne se traduisent pas seulement par des interruptions temporaires : environ 60 % des entreprises affectées ferment dans les 18 mois.
Guillaume Collard fait la distinction entre incidents et attaques :
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Incidents : erreurs humaines ou pannes techniques non intentionnelles.
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Attaques : actions délibérées, souvent motivées par des gains financiers ou des objectifs de déstabilisation.
Les conséquences d’une attaque dépassent les pertes financières : la confiance des clients, notamment en BtoB, peut mettre des années à se reconstruire. En BtoC, les délais sont plus courts mais l’impact reste important.
Le rôle clé du dirigeant dans la cybersécurité
Le chef d’entreprise porte une responsabilité légale forte. S’il ne met pas en œuvre les mesures préventives reconnues, il peut être pénalement engagé en cas d’incident évitable.
Guillaume Collard insiste : en posant les bonnes questions, en vérifiant les certifications des prestataires et en adoptant des bonnes pratiques, même les plus petites entreprises peuvent se protéger efficacement contre les risques numériques et éviter des conséquences désastreuses.
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